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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/82

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L’ABBÉ

livres, d’avoir une fille qui n’ait jamais servi. Je vous avertis en bon ami, que si vous publiez cette avanture, je n’oublierai rien pour la circonstancier d’une maniére qui ne vous sera point du tout agréable. Ainsi le parti est de n’y plus penser, c’est ce que je vous conseille.


Cette lettre ne l’empêcha pas de faire la diablesse, et de se déchainer contre moi, et contre tous les Abbez de Paris ; mais je m’en mocquai, et cette avanture n’a donné qu’à rire dans les meilleures compagnies de la Ville.

Ormon, après avoir bien écoûté l’Abbé, lui dit qu’il ne sçavoit pas comment les autres hommes étoient bâtis ; que pour lui il eut mieux aimé perdre la vie que de maltraiter de la sorte une si aimable enfant.

Comme l’Abbé alloit lui répondre, ils entendirent sonner dans l’appartement de Madame ; cela les fit lever au plus vite ; et après lui avoir fait demander si on ne l’incommoderoit pas, ils passérent tous deux dans sa chambre, où ils