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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/84

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L’ABBÉ

même confiance en ses ordonnances. Car enfin, Monsieur, que sçavons nous si Mr. l’Abbé n’a pas quelque dessein ; si je le connoissois aussi honnête homme, que je suis persuadée qu’il l’est, croyez-vous que je me mettrois comme je fais à sa discrétion, et que j’avallerois dans mes boüillons, comme il l’ordonne par son mémoire, des poudres que je ne connois pas ? Qui nous assurera qu’il n’a pas un dessein prémedité de se faire aimer de moi, à quoi il n’auroit pas grand peine de reüssir, fait comme il est.

Monsieur, croyez-moi dit-elle en regardant son Epoux, vous avez là un ami qui a l’air d’être un bon compagnon ; examinons un peu ses secrets avant que de nous en servir davantage ; les Abbez sont capables de tout, ne nous en raportons à eux que de bonne sorte. Ormon rioit de tout son cœur du discours de sa femme, et quoi qu’elle dit les choses comme elle les pensoit tout en plaisantant, cela ne l’embarassa pas du tout, il n’y avoit que le Singe qui venoit d’être exilé, qui avoit été capable de lui troubler la cer-