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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/89

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EN BELLE HUMEUR

se voir deshonoré sans ressentiment. Mais Messieurs les Abbez sont à l’épreuve de tout cela, il ne fût pas son maître dans une si belle occasion, et la hardiesse lui réüssit admirablement bien. Aminte revenuë de sa feinte vapeur, voulut se fâcher de l’insolence de l’Abbé, mais lui qui sçavoit toutes les danses, et qui ne sortoit pas pour ce coup d’aprentissage, sçût si bien faire sa paix, qu’ils alloient d’un bon accord recommencer la partie, s’ils n’eussent entendu l’arrivée d’Ormon, lequel en sage Epoux et suivant la loüable coûtume de Paris, n’entroit jamais dans la chambre de sa femme lors qu’il la sçavoit avec un homme, qu’il ne toussât, crachât, ou apellât quelques domestiques, et fit tant de bruit, que sa venuë fut annoncée, de peur d’être témoin quelquefois de certaines choses auxquelles il n’y a point de remede, et dont il s’embarassoit peu.

Nous dinerons, Madame, quand il vous plaira, dit Ormon en entrant dans la chambre, retenez Mr. l’Abbé, je vous en prie. C’est une affaire faite, lui