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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/90

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L’ABBÉ

dit-elle, il me l’a promis. Je vais donc me lever promptement : aussitôt ayant appellé une de ses filles, elle s’habilla au plus vîte, et passa dans la chambre, où l’on vint avertir qu’on avoit servi. On se mit à table ; durant le repas tout l’entretien roula sur l’avanture d’Henriette. L’Abbé étoit de la plus belle humeur du monde, et dit cent folies à son sujet ; il entreprit même Nico, d’une maniére fort agréable, et pensa le déconcerter plus d’une fois, quand il lui demandoit à quoi il avoit pensé, de baptiser de la sorte le Valet de Chambre d’Ormon.

Après le diné, on retourna dans la chambre d’Aminte, où s’étant mise à sa toilette, Ormon pria l’Abbé de vouloir bien lui dire s’il n’avoit point entendu parler d’une avanture de deux Marchands de la ruë S. Denis, qui avoit fait grand bruit à la Foire derniére en Guibrai. L’Abbé lui dit qu’il en sçavoit l’histoire, et que pour les divertir en attendant l’heure de l’Opera, où il esperoit les accompagner, il leur en feroit volontiers le recit. Ils l’assurérent qu’il leur