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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/91

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EN BELLE HUMEUR

feroit beaucoup de plaisir. Voici par où il commença son discours

Messieurs les Maris défrayent pour l’ordinaire les Compagnies par leurs avantures, et en voici une des plus nouvelles.

La Foire de Guibrai, comme tout le monde en a connoissance, est une des plus fameuses, non seulement de la France, mais aussi de toute l’Europe par l’abord d’une infinité de peuple de toutes Nations. Trois Marchands de Paris des plus fameux, partirent de compagnie pour cette Foire il y a peu de mois. Ils prirent un Carosse de loüage en commun, parce que deux d’entre eux étoient mariés, et les femmes avoient coûtume d’être de la partie, étant très utiles à leur service et à leur Commerce. Ils partirent donc de Paris, avec intention de se bien réjouïr durant le petit voyage, qui est pour l’ordinaire de trois semaines ou un mois au plus, et se promirent bien que chacun contribueroit de toute sa belle humeur pour inventer des plaisirs nouveaux dans tous les lieux où ils passeroient, jurant de ne se point fâcher des pièces qu’ils se feroient les uns