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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/97

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EN BELLE HUMEUR

Le jour venu, on se leva en diligence pour se mettre en carosse, après avoir conté à Armant leur fâcheuse avanture, ils lui dirent qu’un esprit étoit revenu dans leur chambre qui les avoit fait enrager toute la nuit ; et qu’il étoit bien heureux d’avoir dormi seul et en repos ; l’autre par complaisance leur dit que cela pouvoit bien être, qu’il n’y avoit pas longtems qu’un Gentilhomme étoit mort dans cette chambre, mais qu’une autrefois ils seroient mieux servis, et qu’on les mettroit dans un endroit où ils dormiroient bien mieux.

Ils montérent en carosse en rognonant entre leurs dents, et promettant bien de ne jamais remettre le pied dans cette hôtellerie ; et s’étant mis en chemin, ils arrivérent de bonne heure à Evreux, où ils arrêtérent pour dîner.

Tout leur entretien durant la matinée n’avoit roulé que sur des avantures de Lutins, dont ils avoient rapporté des contes assez plaisans, pour leur faire trouver le chemin moins ennuyeux ; mais la femme de Du Val, c’étoit le nom de l’autre