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La modération n’est pas la faiblesse, la faiblesse qui voit le but, et s’arrête en chemin ; qui voudrait avancer, et recule.

La modération n’est pas non plus la peur, ni la froideur, ni la trahison, ni rien de tout ce qui voudraient bien supposer les esprits d’emporte pièce qui se ruent, comme des sangliers blessés, à travers des fourrés dont chaque branche est un homme.

La modération est cette vertu suprême des forts et des généreux qui triomphent modestement, et n’ont pas besoin d’insulteurs apostés, comme autrefois les triomphateurs romains, pour se rappeler qu’ils sont des hommes.

La modération est l’opposé de l’exagération : c’est la meilleure définition qu’on puisse en donner ; c’est le plus bel éloge qu’on puisse en faire.

La sagesse dans la raison, la mesure dans l’acte, le respect du droit d’autrui dans la lutte au nom de son propre droit, tout cela s’appelle la modération, tout cela est digne