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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/134

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bien comprise, aussi largement acceptée que dans ce pays, qui aura la gloire d’avoir le premier abordé franchement, et d’en haut, le problème de la transformation des classes ouvrières, en créant une nouvelle couche de propriétaires dans ces cités ouvrières, si célèbres maintenant, qu’on imitera bientôt partout.

Comme Mulhouse, Guebwiller a sa cité, je devrais dire ses cités ouvrières, qui s’alignent coquettement aux deux bouts de la ville, avec leurs petits jardins et les longues échappées de verdure qui s’ouvrent entre leurs maisons. Il a de plus que Mulhouse une institution qui ne tardera pas à s’établir aussi, sans aucun doute, dans la capitale des vallées vosgiennes, institution unique, à ma connaissance, dans son organisation, et dont les statuts que j’ai sous les yeux commencent par ces ligues :

« Il a été fondé depuis quelque temps, à Guebwiller, une bibliothèque et des cours professionnels, théoriques et pratiques, destinés à fournir à tout jeune homme, et principalement à l’ouvrier laborieux et désireux de s’instruire, les moyens de développer son intelligence et son cœur, et de trouver des loisirs dignes de lui. »

M. Duruy donnait ces jours-ci pour consigne au corps enseignant qui vient d’être placé sous sa direction de faire avant tout des hommes. C’est, on le voit, la consigne que se sont donnée à eux-mêmes les fondateurs de l’œuvre de Guebwiller, et pour atteindre plus sûrement leur but, ils ne se sont pas contentés de les convoquer à des cours gratuits et de mettre des livres à leur disposition ; ils ont imaginé une combinaison excellente pour éveiller en eux les idées