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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/135

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de responsabilité personnelle et les dresser à la pratique des devoirs sociaux.

Les élèves de chaque cours sont organisés en sociétés distinctes, dont chacune s’administre elle-même, a son comité, sa caisse, ses règlements particuliers, et devient en même temps une sorte de société de secours mutuels, ses membres se garantissant assistance mutuelle, « principalement en cas de maladie, » disent les statuts, ce qui veut dire que la mutualité ne doit pas s’arrêter là.

Il s’établit ainsi sur les bancs de cette école modèle un lien de confraternité, non plus instinctive comme dans nos collèges, mais raisonnée et consentie, qui réunit les membres de la société dans des fêtes et des excursions payées par la caisse commune, comme elle les appelle au convoi du sociétaire décédé. C’est aussi, par le fait, une école de savoir-vivre. Par un article spécial des statuts, les élèves des cours populaires de Guebwiller prennent l’engagement « d’avoir constamment une tenue convenable et décente, d’éviter toute parole, tout propos blessant sur le compte d’un confrère. »

Il faut dire que ce sont de grands élèves, l’âge d’admission commençant à seize ans, sans limite au-dessus, et dans l’hiver dernier il n’y a pas eu moins de cent quatre-vingts de ces grands élèves suivant assidûment les cours. « L’ouvrier laborieux et désireux de s’instruire, » pour lequel ils ont été fondés, pourra, du reste, en quelques années, y acquérir une instruction assurément supérieure en fait à celle qu’emportent des collèges la plupart de nos bacheliers. Histoire, géographie, physique, chimie, mécanique, géomé-