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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/20

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Voici les premières lignes de cette publication sur laquelle nous appelons l’attention de toutes les âmes vraiment religieuses :

« Nous venons offrir notre concours à l’œuvre des Bibliothèques populaires. Coopérer au développement de l’instruction parmi les masses, c’est travailler à une œuvre essentielle, à l’œuvre qui est à la base de la réformation ; c’est mettre en œuvre un instrument nécessaire à l’établissement du royaume de Dieu. »

L’Alsace n’avait pas attendu cet appel pour entrer dans les voies de la charité intellectuelle. Elle peut se vanter à bon droit d’être une des contrées de la France où les classes intelligentes s’occupent avec le plus de zèle et de fruit de l’instruction des masses. Des bibliothèques populaires, dues à la généreuse initiative de simples particuliers, y existent déjà non-seulement dans les villes, mais aussi dans un certain nombre de villages. Pour en citer une seule, la Bibliothèque évangélique de Strasbourg a fourni à M. Bretegnier les éléments d’une notice très-intéressante, dont le début pourra donner à réfléchir aux gens de bien qui se croient impuissants là où ils ne s’appellent pas encore légion.

« Le 12 octobre 1838, cinq amis de l’Évangile se réunirent à Strasbourg pour organiser une Bibliothèque instructive et moralisante à l’usage des classes ouvrières. De la modeste salle d’une école primaire on dut bientôt passer aux plus vastes salles du Gymnase protestant. Vingt ans après, le comité avait à sa disposition 1 900 volumes, 20 surveillants volontaires et plusieurs centaines de lecteurs. En 1858,