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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/22

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qui se publie à Beutal, par l’Isle-sur-le-Doubs, c’est presque le commencement d’une révolution ; c’est un signe de la vie qui s’éveille aux extrémités, et nous invitons tous ceux qui rêvent d’une décentralisation sérieuse et féconde à lui venir en aide, ne fût-ce que pour encourager les imitateurs. Le serpent ne fait peau neuve que quand la nouvelle peau s’est déjà formée sous l’ancienne, et tant que nous n’aurons pas fait du nouveau, chacun chez nous, il ne faut pas penser à voir se détendre les liens qui enchaînent tout au centre.

On lit dans le second numéro de l’Organe ce paragraphe instructif :

« Près de deux cents villes de France ont des bibliothèques ouvertes au public, comme le sont celles de la ville de Paris. Plusieurs propositions, plusieurs tentatives ont cherché à généraliser l’établissement des bibliothèques en l’étendant à toutes les communes, ou au moins à tous les chefs-lieux de canton. Des difficultés politiques, administratives, financières ont entravé cette pensée, compromise aussi par des combinaisons de spéculation privée » (Dictionnaire de l’administration française, article : Bibliothèques publiques).

Nous tenons de bonne source que le projet n’a pas été abandonné, et que l’on continue d’y penser au ministère de l’instruction publique. Mais en attendant qu’on soit sorti des difficultés politiques, administratives, financières, et qu’on ait débrouillé là-bas les combinaisons de la spéculation privée, ne pourrions-nous pas commencer nous-mêmes, et préparer les voies à l’action centrale par l’initiative individuelle ?