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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/57

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Trouvez d’abord des hommes, et que les livres viennent ensuite : vous pourrez être tranquille sur leur compte. Autrement il pourrait bien arriver des nouvelles bibliothèques ce qui est arrivé tant de fois des envois de livres faits à droite et à gauche par les ministères, qu’on jette dans un coin des mairies et qui dorment là sous la poussière.

La commission communale doit être considérée comme la base fondamentale, l’élément actif de l’organisation. C’est elle qui doit faire la bibliothèque, et la Société départementale n’aura pas d’autre rôle à jouer que de provoquer sa formation, de l’encourager, de la soutenir et de l’aider. Ce rôle est nettement tracé dans les trois premiers articles de ses statuts et il en est un qui mérite surtout d’être mis en relief, c’est celui-ci :

« La Société s’interdit tout achat direct et toute désignation officielle de livres, voulant se tenir en dehors des préférences d’opinions et de librairies, ses membres se réservant d’aider de leurs conseils ceux qui s’adresseront à eux. »

Cet article a été l’objet d’une polémique amicale, soulevée par un homme tout dévoué au principe des Bibliothèques communales, dévoué à ce point qu’il s’est présenté de lui-même pour faire partie du comité[1]. Le scrupule qui lui est venu pourrait venir à d’autres, et je crois utile de reproduire ici les raisons qui lui ont été opposées. Ayant à dire les mêmes

  1. Voici la liste des membres du Comité :

    MM. Jean Dollfus, maire de Mulhouse, président.

    Charles Thierry-Mieg fils, fabricant à Mulhouse, trésorier.

    Jean Macé, professeur à Beblenheim, secrétaire.