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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/59

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porte plus qu’on ne pense de leur laisser la responsabilité du choix des livres. Il faudra s’inquiéter, chercher, s’entourer de catalogues, demander des conseils, feuilleter des livres et les juger entre soi. Ce sera là un premier éveil, et une étude qui profitera peut-être davantage aux fondateurs que les livres eux-mêmes ne profiteront d’abord aux lecteurs.

« J’en appelle à tous ceux qui se sont donné déjà de leur chef cette noble tâche, sans Société pour leur faire la leçon. Qu’ils disent s’ils n’ont pas eux-mêmes appris quelque chose en fouillant dans les librairies pour en extraire l’aliment convenable à leurs invités ! Et quelle différence, comme intérêt pris à l’œuvre, entre cette recherche active, aussi bien contenue qu’aiguillonnée par le sentiment de la responsabilité personnelle, et le choix passif qu’il faudrait faire sur une liste imposée ! On ne met réellement son cœur qu’à ce qu’on fait soi-même — tous ceux qui ont fait déjà le diront avec moi — et c’est un apprentissage auquel il serait bon pourtant de se décider dans ce pays. La direction venue d’en haut n’est pas ce qui manque à nos communes. Pourquoi, dans un détail qui échappe aux rouages établis, pourquoi créer tout exprès un état supplémentaire qui vienne s’en emparer ?

« Et maintenant quel sera cet état ?

« L’on nous dit que les différentes opinions seront représentées dans le comité, où les décisions se prendront au nom de la Société ; et de fait c’est une condition qui devra se réaliser autant que possible si l’on veut lui laisser son caractère d’utilité exclusivement générale. On fait de cela une garantie pour les listes à dresser. S’est-on bien demandé au prix de quels