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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/60

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tiraillements intérieurs le comité parviendrait à dresser ces listes qu’auraient à signer vingt-quatre hommes d’opinions différentes ? Il est peu de livres, même parmi les plus inoffensifs, qui n’aient pas une nuance, si faiblement accusée qu’elle soit. Tel livre repoussé ferait des mécontents ; tel livre accepté en ferait d’autres. On irait aux voix, il y aurait une majorité et une minorité, et l’unité morale du comité serait compromise au premier scrutin. Ce sont les Sociétés composées d’hommes ayant tous la même opinion qui peuvent patronner des livres. Il est facile de s’entendre sur ceux qui nuisent à cette opinion et sur ceux qui la servent. Une Société qui ne veut servir aucun opinion particulière, et qui les convoque toutes au nom d’un besoin général universellement senti, ne doit pas leur donner l’occasion de recommencer leurs luttes dans son sein. Ce serait pour elle une imprudence gratuite de s’exposer à des ruptures, en laissant une porte ouverte aux discussions.

« Tel est le motif extrêmement sérieux qui a dicté cette déclaration en fait de livres, et je dois dire qu’elle a eu les suffrages de tous ceux qui se sont mis en avant pour réunir les éléments de l’association. Voici ce que m’en écrivait, après avoir lu la critique à laquelle je réponds, celui qui m’a le premier tendu la main pour m’aider à lancer ce projet qui a jusqu’à présent si bien fait son chemin.

« Pour ma part, je considère cette excellente idée comme la condition essentielle, indispensable d’une association étendue, marchant sans tiraillement à son but. Dans les associations volontaires, les minorités boudent et se retirent. »