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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/75

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article qui trop souvent n’existait pas. Il s’agit de fonder une institution nouvelle dans le pays, de façon qu’un jour il soit dit en France que la commune doit avoir sa bibliothèque, comme elle a son église, son école et sa mairie, et que c’est là une partie intégrante de son patrimoine. Telle est l’œuvre que nous avons entamée ici, et je croirais vous faire injure en m’arrêtant à vous en développer la portée.

De simples particuliers fonder une institution nationale ! Cela pourrait paraître un peu ambitieux, si je n’ajoutais, pour rester dans la vérité de notre rôle, que nous ne faisons que poursuivre la réalisation d’une pensée du gouvernement. M. Rouland, dont le passage au ministère de l’instruction publique a laissé une trace que continue si vaillamment son successeur, M. Rouland s’exprimait ainsi, en 1860, dans une circulaire qui vous a déjà été citée, et que toutes les mairies du Haut-Rhin doivent avoir encore dans leurs cartons :

« Doter les populations laborieuses d’un fonds d’ouvrages intéressants et utiles est un besoin qui chaque jour se fait plus sérieusement sentir. Une vaste organisation de Bibliothèques communales répondrait à ce but ; mais cette organisation présente des difficultés qu’un concours multiple de volontés et de sacrifices permettrait seul de résoudre complétement. »

Ce concours multiplie de volontés et de sacrifices dont on semblait désespérer, nous sommes venus l’offrir de nous-mêmes, et ceux d’entre vous qui assistaient l’année dernière à la séance où M. Paul Odent a voulu inaugurer lui-même notre Société à la préfecture de