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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/76

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Colmar, ceux-là n’auront pu oublier avec quelle bonne grâce, je dirai presque avec quelle reconnaissance notre offre a été acceptée. Si le préfet actuel, M. Ponsard, était en ce moment dans le département, sa présence au milieu de nous serait un nouveau gage de la sympathie que nos efforts inspirent à l’administration. Il faut ici le dire tout haut, sans cette approbation bienveillante de l’autorité il eût été inutile d’entreprendre une campagne dont l’objectif, pour parler comme à la guerre, est le vote des Conseils municipaux.

Nous saurons la conserver jusqu’au bout en faisant, les uns et les autres, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, la sacrifice mutuel de nos tendances personnelles, pour ne songer qu’à ce qui les domine toutes, au progrès intellectuel et moral de ces populations laborieuses qui, laissez-moi vous le rappeler en passant, tiennent aujourd’hui notre sort à tous entre leurs mains. Je ne voudrais pas sortir de ce qui fait l’objet unique de cette réunion ; pourtant, en jetant les yeux sur les éléments si divers qui ont contribué à former notre Société, sur toutes les nuances de positions et d’opinions qui viennent s’y confondre fraternellement dans un travail commun, je ne puis m’empêcher de saluer comme un symptôme de bon augure pour un pays, tout à l’heure encore aussi profondément troublé que le nôtre, ce commencement de réconciliation en présence de l’ennemi commun, l’ignorance du peuple.

C’est là, Messieurs, ce qui fait notre force, c’est là ce qui nous permet d’espérer que nous finirons par venir à bout de la lourde tâche que nous nous sommes