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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/77

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donnée. Les communes déjà pourvues sont, il est vrai, pour la plupart celles qui étaient les plus faciles à gagner, et il semblerait presque, à ce point de vue, que nos meilleures chances de réussite soient épuisées maintenant. Mais pour qui a pu étudier de près l’esprit des campagnes, ce n’est pas le plus facile que nous venons de faire, c’est le plus difficile. Beaucoup auront craint de partir les premiers qui ne voudront pas rester en arrière. La frayeur du nouveau se complique d’ailleurs des incertitudes de la marche à suivre. Pour ceux-là mêmes qui ont l’habitude du livre, une Bibliothèque communale à créer, cela paraît tout un monde à soulever, et l’on recule involontairement. Les expériences faites sont suffisantes aujourd’hui pour rassurer les plus timides, et guider les plus novices. J’espère ne pas lasser votre attention en vous les détaillant ici pour les mettre au grand jour, et je vous demande la permission de faire avec vous une promenade à travers les Bibliothèques déjà créées. Nous suivrons l’ordre de leur distribution géographique, afin de vous faire connaître successivement tous les points du département où votre action s’est fait sentir, et de signaler ainsi à votre dévouement les côtés de la place qui sont restés jusqu’à présent inabordables. Pardonnez à la comparaison ; c’est un siège en règle que nous avons à faire.

Commençons par la frontière du Bas-Rhin.

Nous trouvons là, pour débuter, dans la vallée de Sainte-Marie, la Bibliothèque de Sainte-Croix-aux-Mines, une de celles qui se présentent dans les meilleures conditions. MM. Léon et Alfred Landmann, qui en ont été les promoteurs, ont donné les premiers