Page:Mac-Nab - Poèmes incongrus, 1891.djvu/12

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Je la résume en deux mots : Jeunes gens, soyez joyeux, soyez épanouis. Que le rire éclate chez vous, franchement gaulois, et vous ne serez point méchants, et la postérité vous aimera, et les poètes de l’avenir ne vous demanderont pas si vous dormez contents.

Gloire à ceux qui rient et qui font rire les autres. Ils sont les véritables bienfaiteurs de l’humanité, car le rire désarme les passions, et quelle passion n’est pas notre plus cruelle ennemie ?

Encore un mot.

Je voudrais bien, messieurs, savoir pourquoi, sur le quai qui porte mon nom, on m’a élevé une si vilaine statue.

Ai-je jamais été fagoté comme cela ?

Parlez-en, je vous prie, aux échevins de la bonne ville de Paris.

Eux qui sont si habiles à changer le nom des rues pourront peut-être m’enlever de là, ou du moins me placer de telle façon que je n’aie pas l’air de tourner le dos à l’Institut.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Eh bien, messieurs, êtes-vous contents de ma préface ?

J’ai fait ce que j’ai pu et je vous demande seulement d’excuser mon griffonnage ; c’est votre faute, car, entre nous, vous avez là un fichu crayon !

Voltaire.