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Chauve à vingt ans ! J’ai fui sans avoir dit bonsoir
Emportant avec moi les nattes de la fée !
Et depuis sa beauté n’a plus de repoussoir.
J’ai suspendu chez moi ce curieux trophée,
Muni d’une étiquette avec soin paraphée !
Ô femme, ta toison n’est plus qu’un document
Que je vais contempler philosophiquement !
Malheur à qui n’a plus l’illusion qui sauve,
Et devant des cheveux fait encore un serment ;
Laissez dormir en paix la demoiselle chauve !
envoi
Prince, chez qui j’ai vu tout un assortiment
De cheveux féminins rangés artistement,
Si vous aimez toujours, et, d’alcôve en alcôve,
Si vous fauchez encore la moisson de l’amant,
Laissez dormir en paix la demoiselle chauve !