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Je place devant lui, à vingt-cinq pas, un rat mort ou un foie de veau un peu avancé.

Le crabe fait d’abord toutes sortes de zigzags.

Je le saisis, et je le remets là !

Il rezigzague.

Je le ressaisis et je le remets encore là !

Et je continue jusqu’à ce qu’il ait la ligne droite bien dans l’œil.

Avec un peu de patience, on y arrive.

Quand un crabe doit courir, il faut toujours avoir soin de lui graisser les jointures avec une goutte d’huile.

Mais ce n’est pas tout de graisser les jointures !

Il faut encore savoir choisir son huile.

Toutes les huiles ne sont pas bonnes pour graisser les jointures d’un crabe.

Dans le Midi, on se sert d’huile d’olive.

Ça, c’est bon pour le Carabus Mediterraneus.

Mais ça ne vaut rien pour le Carabus Major !

On peut également employer l’huile de lin ; mais ça sèche un peu vite !

Il y a aussi l’huile de pied de bœuf.

Trop fluide, l’huile de pied de bœuf !

Par exemple il faut se méfier de l’huile à brûler.

C’est trop gras ! Ça fait du cambouis !

Et puis, si par malheur l’animal s’approchait d’une allumette enflammée !…

Pour moi, j’emploie tout simplement l’huile de ricin.

Pour donner des jambes, il n’y a que ça !…

Et dire que j’avais si bien entraîné Fier-à-Bras !