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qui nous a laissé une relation du voyage de l’Épervier[1]. suivie d’une description de la Corée, assez étendue et intéressante ; pendant bien longtemps ce fut tout ce que l’on posséda sur cette contrée lointaine.

En 1709, les missionnaires jésuites qui levaient, par ordre de l’empereur Kang-hi, la carte de la Mantchourie, rattachèrent à leurs travaux les frontières septentrionales de la Corée ; mais ils ne purent y pénétrer, et se contentèrent d’envoyer en Europe une carte détaillée de ce pays[2], dressée par les géographes coréens, et qu’ils regardaient d’ailleurs comme exacte ; elle fut publiée par d’Anville dans son Atlas de la Chine, en 1732. Cette carte a servi de base à toutes celles qui ont été données depuis. On va voir quelle confiance elle méritait au moins pour certains détails.

Après avoir exploré la côte nord-ouest de l’Amérique, traversé le Grand-Océan et relâché à Macao, La Pérouse remonta vers le nord pour étudier toute cette partie des parages de l’Asie qui s’étend de Formose au fond de la Manche de Tartarie. La Corée s’y trouve comprise. Après avoir relevé douze lieues des côtes méridionales de l’île Quelpaert et le cap nord est de cette île, la Boussole prit connaissance des différentes îles et rochers qui forment une chaîne de plus de quinze lieues en avant du continent de la Corée, et cessent seulement lorsqu’on a doublé la pointe sud-est de la presqu’île. On put alors suivre le continent de si près qu’on dis-

  1. Journal van de ongelukige voyagic van t’Iacht de Sperwer, gedestineert na Tayovan en t’Jaar 1653 ; hoe t’Selve Iacht, etc. Journal du voyage malheureux du vaisseau l’Épervier, destiné pour Tayovan, en 1653, et qui a échoué près de l’île de Quelpaart, avec la description des pays, provinces, villes et forts du royaume de Corée, par Henri Hamel. Rotterdam, 1668, in-4. L’ouvrage fut traduit en français sous le titre suivant : Relation du naufrage d’un vaisseau hollandais sur la côte de l’île de Quelpaert, avec la Description du royaume de Corée, traduit du flamand, par M. Minutoli. Paris, Billaine, 1670. In-12.
  2. Elle est au deux millionnième, autant qu’il est possible de déterminer l’échelle métrique d’une carte dont la projection n’est pas très-régulière. Les limites des huit divisions de la Corée y sont indiquées, ainsi que toutes les localités d’une certaine importance.