Page:Mac Carthy - La Corée, étude d'hydrographie et de géographie, 1848.pdf/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

tinguait parfaitement les maisons et les villes. « La journée du 26, dit le navigateur français, fut une des plus belles de notre campagne et des plus intéressantes par les relèvements que nous avions faits d’un développement de côtes de plus de trente lieues[1]. » Les nombreuses observations astronomiques sur lesquelles reposent ces reconnaissances furent toutes faites avec le plus grand soin ; La Pérouse en a aussi senti la nécessité, et il en fait parfaitement ressortir l’importance. Portées sur la carte de d’Anville, les différences qu’elles accusent ne deviennent un peu considérables que vers le nord, ce qu’il est facile d’expliquer, les marins hollandais, amenés par le commerce dans les mers du Japon, ayant déterminé la position de plusieurs points à Quelpaert et dans les parages voisins[2]. La Pérouse s’éloigna de la côte orientale de Corée vers 36° 8′ (cap Clonard), et en laissait près de deux cents lieues inexplorées, ce qu’il n’eût sans doute pas fait s’il avait eu soin de constater le résultat que nous venons de signaler ; car cette marche croissante des différences dans les longitudes qu’indiquaient ses observations rapportées sur la carte de d’Anville l’eût sans doute engagé à poursuivre une exploration dont la conséquence devait être remarquable, ainsi qu’on va le voir.

Dix ans après La Pérouse[3], Brougthon, qui venait de parcourir la Manche de Tartarie, longea ces deux cents lieues de rivages, et il résulte de son tracé que la côte de Corée, au lieu de décrire une courbe concave, dont le point le plus enfoncé est par 125° 40′, présente au contraire un profil tout opposé, c’est-à-dire qu’obéissant à une impulsion particulière qu’ont eue les soulèvements dans l’Asie orientale[4], elle forme une

  1. Voyage de La Pérouse, publié par Milet-Mureau, t. 3, p. 24-30.
  2. Les naufragés de l’Épervier ne reconnurent le lieu où ils se trouvaient que par une observation du maître pilote ; en prenant hauteur, il reconnut que l’on était dans l’ile Quelpaert, qui est par 33° 32′. (Hamel, p. 17.)
  3. Du 1er au 28 octobre 1797.
  4. Cette impulsion est vraiment singulière ; elle a été telle que les côtes des différentes régions maritimes de cette partie du grand conti-