toires-là à bord. J’ai la charge dé cé navire et j’entends lé commander commé jé veux.
― Mais, capitaine, dit Krühl.
― Ouais, jé né suis pas content. Il s’enferma dans sa cabine.
Krühl, déconfit, regardait Éliasar, qui ne put s’empêcher de rire devant la mine de son compagnon !
― Allons, mon vieux, ne pleurez pas. Le capitaine a raison. Votre histoire de pavillon noir était amusante au possible, mais n’oubliez pas que nous avons des projets sérieux à réaliser.
― C’est vrai, dit Krühl… Je vais aller faire des excuses au capitaine.
― Attendez, laissez-le cuver sa colère. Je le connais, dans dix minutes il n’y pensera plus.
En effet, au déjeuner, le capitaine Heresa fit son apparition avec un visage souriant et à peu près bien rasé. Il avait revêtu pour la circonstance une superbe chemise de soie bleue, achetée à Santander.
― Capitaine, dit Krühl loyalement, je vous prie de m’excuser pour l’histoire du pavillon noir.
― Ouais, ouais, sourit le capitaine. Plus dé peur qué dé mal. Jé suis content, car j’ai constaté qué mes hommes manœuvraient comme des amours.
― Les braves gens ! murmura Krühl.
Pour fêter la réconciliation, Bébé-Salé dut apporter le champagne. Une bouteille d’abord,