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XIII

C’EST LE VENT DE LA MER QUI NOUS TOURMENTE


― Jé suis à peu près certain d’avoir répéré l’île en question, déclara le capitaine Heresa à Krühl, dont le visage s’empourpra de plaisir à cette nouvelle.

Éliasar, qui savait à quoi s’en tenir, pour avoir chaque nuit médité sur le document avec Heresa, félicita cependant le capitaine et manifesta un enthousiasme qui permit à l’imagination de Krühl d’envisager l’affaire comme heureusement terminée.

― Si le « toubib » s’emballe, s’exclama-t-il, c’est que les alouettes sont cuites.

En effet, Éliasar présentait, le plus souvent, un front buté et chagrin aux hypothèses les plus satisfaisantes du capitaine et de Krühl. Il n’osait pas trop contredire le capitaine, dont il appréciait la compétence, disait-il, mais il ne se gênait pas pour doucher savamment les espoirs les plus intimes du robuste Hollandais.

― Ne vous excitez pas, Krühl, répétait-il