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LE SOLEIL DE CARACAS

pas dé mes matelots pour exécuter cé travail, on ne pourrait plus les ténir pour lé retour.

― C’est très bien, approuva Krühl. Nous embarquerons le trésor à la nuit et nous viendrons en négocier une partie, — les objets d’art religieux, — chez le Hollandais de Caracas qui m’a vendu les pierres. Savez-vous, mon cher, que j’ai plus de cinq cent mille francs de cailloux sur moi. C’est d’ailleurs une affaire excellente, car je les revendrai en Europe avec un bénéfice considérable. Déjà quand j’ai quitté Paris, un an après la déclaration de guerre, le cours du diamant montait de jour en jour.

― Il faudra vendre vos pierres aux États-Unis, monsieur Krühl, croyez mon expérience en cette matière. Le Hollandais né vous a pas tout dit. Jé suis sûr qu’aujourd’hui il est prêt à vous les racheter au prix que vous les avez payées.

― Enfin, on verra. La conquête du trésor d’Edward Low, tous frais compris, me coûtera encore moins cher que je ne l’avais prévu. Je vous laisse pour faire un peu de toilette. J’ai l’intention de coucher à terre ce soir. Vous ne descendez pas ?

― Je n’en ai pas envie, bredouilla Eliasar en s’étirant.

Krühl n’insista pas.