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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE

― Nous allons peut-être trouver des fleurs en papier, dit Eliasar et par le temps qui court, il faudra nous féliciter de notre trouvaille. Nous aurons toujours mis la main sur un trésor quelconque.

― Voyons, fit Krühl, qui tout en marchant, scrutait attentivement les détails de sa carte. Voyons, l’anse où nous venons de débarquer me paraît être celle-ci.

Il indiqua un point sur la carte.

― Ça ne fait pas doute, répondirent Eliasar et le capitaine avec le plus grand sérieux.

― Bon, bon, asseyons-nous un peu sur ces rochers et étudions le terrain si vous le voulez bien.

Les trois hommes s’assirent. À côté d’eux, à une trentaine de mètres, les trois matelots s’allongèrent sur l’herbe. Le soleil chauffait comme une vraie brute et le silence le plus solennel enveloppait tout le paysage.

― Nous y sommes bien ? interrogea Krühl. Vous êtes sûr de vous, monsieur Heresa ?

― Jé né peux pas mé tromper !

Il indiqua un vague promontoire : « Voici le nord de l’île, c’est la tête dé la tortue. La végétation mé paraît plus abondante, mais il faut tenir compte qué la carte qué nous avons dans les mains né daté pas d’hier. Nous éprouvérons quelqués surprises inévitables en explorant lé terrain d’après le croquis topographique dé cé M. Low.