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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE




PREMIÈRE PARTIE


I

LA CÔTE

La pluie ruisselait le long des vitres de la lanterne posée sur la soue où le cochon fouillait du groin une marmite sonore et mal équilibrée.

La maison, plongée dans l’ombre impénétrable, ne se révélait pas tout de suite.

On apercevait incontestablement une sale petite lueur, celle de la lanterne : des flaques d’eau qu’un reflet doré décelait traîtreusement.

Une porte ouverte quelque part dans le noir, vomit comme un four à puddler la lumière d’une lampe à pétrole. Une silhouette féminine s’encadra entre les chambranles ; des sabots claquèrent et traînèrent sur la pierre du seuil.