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Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/167

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XXXVI

À propos de bottes


Mon père, qui ne m’attendait pas, m’embrassa avec tendresse et effusion :

— Maintenant, c’est pour de vrai, me dit-il. Je puis enfin…

Nous restâmes sur cette réticence, et j’allai retirer mes bottes qui étaient trop justes. Je me sentis soulagé, je respirai à mon aise, et je me couchai sur mon lit tout de mon long, tandis que mes pieds et tout ce qu’il y avait au-dessus d’eux entraient dans une béatitude relative. J’observai alors que des souliers serrés sont un des plus grands avantages terrestres, parce que, en faisant mal aux pieds, ils procurent le plaisir