Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


LXVIII

Le fouet


Telles étaient les réflexions que je me faisais, tout en suivant mon chemin, après avoir visité et arrêté la maison, quand je tombai sur un groupe en contemplation devant un nègre qui en fouettait un autre sur la place publique. La victime n’essayait même pas de fuir. Elle gémissait seulement, en prononçant ces seules paroles : « Non ! pardon ! maître, pardon ! » Mais l’autre ne se laissait pas attendrir, et à chaque supplication, il répondait par un nouveau coup de fouet.

— Attrape ! animal ! encore une dose de pardon, soulard.

— Maître ! gémissait l’autre.