Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/288

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réticences, ses regards baissés, et ma constance à supporter tout cela pour arriver à la vaincre. Et elle me censura de nouveau avec une vive et nerveuse irritation.

J’avouai qu’il en était ainsi, mais j’alléguai que la vieillesse de Dona Placida était dorénavant à l’abri de la mendicité, ce qui faisait compensation. N’étaient mes amours, et probablement Dona Placida était vouée à la triste fin de tant d’autres créatures humaines. D’où l’on peut conclure que le vice est souvent le fumier de la vertu. Cela n’empêche que la vertu ne soit une fleur saine et parfumée. La conscience fut de mon avis, et j’allai ouvrir la porte à Virgilia.