Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/426

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moral de ses amis. Or douze personnes, presque toutes amis de Cotrim, avaient accompagné jusqu’au cimetière les restes de sa fille chérie. Et il avait envoyé quatre-vingts invitations. Je lui fis observer que, dans presque toutes les familles, il y avait des victimes, ce qui devait faire excuser ce manque apparent d’égards.

— On m’a abandonné, gémit-il.

Cotrim, qui était présent, objecta :

— Vos vrais amis étaient là. Les autres seraient venus par simple formalité, et tout le temps ils eussent parlé de l’inertie du gouvernement, des panacées du droguiste, du prix des maisons, et d’un tas d’autres choses.

Damasceno l’écouta en silence, secoua une autre fois la tête et soupira :

— Ils auraient bien pu venir tout de même.