Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/447

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L’impression de ce discours fut diverse. Quant à la forme, à l’envolée, à la partie littéraire et philosophique, tout le monde tomba d’accord qu’il était impossible de tirer de plus brillantes idées d’un simple shako. Mais au point de vue politique, mon attitude fut considérée comme un désastre parlementaire. On insinua que je versais dans l’opposition, et les ennemis du ministère voulurent profiter de l’incident pour proposer une motion de défiance. Je repoussai une semblable interprétation. Elle était non seulement erronée, mais encore calomnieuse, tant il était notoire que j’appuyais le cabinet. J’ajoutai que la nécessité de diminuer la hauteur du shako n’était pas si urgente qu’on ne pût différer encore pendant quelques années ; en tous cas, j’étais prêt à transiger sur la réduction, et je me contentais de trois ou quatre pouces en moins. Enfin, même si ma proposition n’était pas adoptée, je m’estimais déjà heureux d’avoir posé un jalon pour l’avenir.

Quincas Borba ne fit aucune restriction.

— Je ne suis pas homme politique, me dit-il au dîner. Je ne sais si tu as bien ou mal fait ; ce que je sais, c’est que ton discours était excellent. Et