Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/496

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Elle pâlit en me reconnaissant et baissa les yeux. Mais aussitôt, elle releva la tête, et me considéra avec dignité. Je compris qu’elle ne recevrait pas l’aumône de ma poche, et je lui tendis la main comme j’eusse fait à la femme d’un banquier. Elle me salua et s’enferma dans son galetas.

Jamais je ne la revis. Jamais je ne sus rien de son existence, ni si sa mère était morte, ni quel désastre de sa vie l’avait ravalée dans une telle misère. Je sais seulement qu’elle était toujours aussi boiteuse et aussi triste. Ce fut sous cette impression profonde que j’entrai dans l’hôpital où Marcella avait été conduite la veille, et où je la vis expirer une demi-heure plus tard, laide, maigre et décrépite…