Aller au contenu

Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/497

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CLVIII

La demi-démence


Je compris que j’étais vieux et que j’avais besoin d’un soutien. Mais Quincas Borba était parti six mois auparavant pour Minas, en emportant avec lui la meilleure des philosophies. Il revint quatre mois plus tard, et entra chez moi, un matin, dans un état voisin de celui où je l’avais trouvé au Jardin Public. Seulement, son regard était autre. La folie avait fait son œuvre. Il me raconta que, voulant perfectionner sa doctrine de l’Humanitisme, il avait brûlé le premier manuscrit, et qu’il allait en écrire un second. La partie dogmatique était déjà achevée ; il ne lui restait qu’à la mettre sur le papier. Ce serait la véritable religion de l’avenir.

— Jures-tu par Humanitas ? me demanda-t-il.