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Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/58

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Maria Luiza de Macedo Rezende e Souza Rodrigues de Mattos.

— Il est extraordinaire, ce petit, s’écriaient les assistants.

Mon père était du même avis, et ses yeux brillaient d’orgueil ; il passait la main sur mon front, me regardait longtemps avec tendresse, satisfait de lui-même.

Je ne sais pas trop non plus quand je fis mes premiers pas ; mais ils furent prématurés ; peut-être pour presser la nature, m’obligea-t-on de bonne heure à m’accrocher aux chaises, ou me tenait-on par ma robe, ou me donna-t-on un cerceau. « Allons ! tout seul ! »… me disait ma bonne. Et moi, attiré par le hochet de fer-blanc que ma mère agitait devant moi, j’allais de l’avant, tombant par-ci, tombant par-là ; et je marchais, probablement mal ; mais enfin je marchais, et j’ai continué par la suite.