instant même, les doigts de Maria Luiza paraissent encore tremblants, tandis qu’il y a sur le visage de Garcia une expression de sévérité, qui ne lui est pas habituelle. En vérité, ce qui s’est passé est de telle nature qu’il est nécessaire de remonter au début.
L’année précédente, en 1861, Garcia avait défendu sa thèse de médecine. En 1860, étant encore élève de l’école, il avait rencontré Fortunato pour la première fois, à la porte de l’hôpital de la Miséricorde. Il entrait, quand l’autre sortait. Il remarqua cette figure, qu’il eût probablement oubliée, n’était une seconde rencontre, quelques jours plus tard. Il habitait rue Dom Manoel. Une de ses rares distractions était d’aller au théâtre San Januario, situé tout auprès, entre cette rue et la plage. Il y allait une ou deux fois par mois, et n’y rencontrait jamais plus de quarante personnes. Les intrépides seuls osaient s’aventurer jusqu’à ce recoin de la ville.
Un soir qu’il se trouvait aux fauteuils d’orchestre, Fortunato survint et s’assit à côté de lui.
La pièce était un vieux mélodrame, lardé de