Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/25

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de sa curiosité des caractères et des passions. Si, de temps à autre, il daigne regarder la nature par les yeux d’un de ses personnages, c’est toujours d’une façon sommaire, et seulement pour mieux achever la peinture d’un état d’esprit. Ce n’est pas un descriptif, et il n’est même un visuel que dans un sens restreint du terme, car il n’allie presque jamais des images fortes. Il dira simplement dans la Cartomancienne : « En passant à la Gloria, Camille regarda la mer, promena ses regards au loin, jusqu’à la ligne où l’onde et les cieux se donnent un baiser infini, et il eut l’impression d’un avenir long, long, interminable. » Cette courte évocation n’a d’autre but que de former contraste avec le dénouement. Dans l’Infirmier, il écrira : « Les alentours de la bourgade prenaient un aspect tragique, et l’ombre du Colonel me semblait surgir de tous côtés. » Cela pourrait se passer aussi bien en Sibérie qu’au Brésil. Ce sont les observations d’un psychologue et non d’un peintre.

Une seule fois, au cours de ces récits, il fait