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Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/31

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du propre Molière, et y souffre de ses misères d’époux ; et comme Molière est de son temps, Alceste aussi est de son temps. Sa critique du sonnet est d’un homme qui lisait les « Satires », comme son indignation, en entendant les mensonges conventionnels de Philinte, est d’un cousin germain des Arnaud et de ces autres messieurs de Port-Royal. La manie de versifier ne caractérise-t-elle pas aussi un ridicule de l’époque et d’une coterie qui fréquentait chez la grande Arthénice ? La coquette qui a lu l’Astrée ne saurait agir comme les héroïnes de M. Paul Bourget ni parler leur langage ; et Célimène, avant d’être la coquette de tous les temps, a d’abord été celle d’un cercle très caractérisé. Quand on connaît la vie de Molière, on voit fort bien comment il a transporté dans le milieu bourgeois les aspects, cruels pour lui, sous lesquels force lui avait été de considérer la Béjart dans les coulisses du théâtre, où les Oronte, les Acaste et les Clitandre lui faisaient la cour, pour un tout autre but que le mariage. — La bourgeoise provinciale, le marquis raffiné dont les fils seront fatalement les