Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ecclésiastique, il parle la langue des Écritures. En fin de compte, qu’importent les formules ? Amants de Vérone ou de Judas parlent tous le même idiome, comme il arrive au thaler et au dollar, au florin et à la livre sterling, qui sont tous un même argent.

À travers les circonvolutions de ce cerveau ecclésiastique, cherchons donc ce substantif, qui poursuit un adjectif. Sylvius appelle Sylvie. Écoutez : ne dirait-on pas que quelqu’un soupire aussi dans le lointain ? c’est Sylvie qui appelle Sylvius.

Ils se sont entendus et se cherchent. Quel chemin difficile et compliqué ! un cerveau est rempli de tant de choses nouvelles et de tant de vieilleries ! Le bourdonnement des idées permet à peine aux deux soupirants d’entendre leurs appels. Ne perdons pas de vue l’ardent Sylvius, qui va de côté et d’autre, monte, descend, glisse et saute. Pour ne pas tomber, il s’accroche à une racine latine ; plus loin, il aborde un psaume ; il escalade un pentamètre et continue son chemin, poussé par une force intime et irrésistible.

De temps à autre, quelque dame, — naturel-