Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/36

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pules : on en aurait à moins. Mais que de bonnes raisons il trouve pour se justifier ; le voilà jouissant de la considération publique et de l’argent du défunt. Et rien de cela n’est poussé trop au noir. La vie n’est-elle pas tout en demi-teintes ?

Pourtant, au milieu de ces contes si lucides, celui qui a pour titre « Vivre » se détache étrangement. Les écrits de Machado de Assis ne sont généralement pas de ceux sur lesquels pâlissent les commentateurs. Mais ici l’on hésite : Comment, de la rencontre de Prométhée et d’Ahasvérus, ce rêve nébuleux d’un spiritualisme si déconcertant, à la Swedenborg, a-t-il surgi ? Machado de Assis a-t-il simplement voulu peindre une fois de plus l’invincible attachement de l’homme à cette terre de lutte et de misère, comme le titre semble assez l’indiquer ? On s’égare, et l’on ne retrouve vraiment l’auteur que dans la réflexion ironique de la fin.