« Et de mes eles que tu vois
Dire t’en vueil a ceste fois[1]
Par quoy tu en soies certeins.[2]
Saches qu’il n’est nuls si lonteins[3]
Pais, règne ne région
Que tuit en ma subjection
Ne soient souvereinnement
Pour faire mon commandement.
Si que, quant j’ay les amans pris
Et dou mal amoureus espris,
Je les doy souvent viseter
Et de leurs maus reconforter,[4]
Sans plus faire de guerre don,[5]
Mais de joie et de guerredon,[6][7]
Quant bien et loiaument me servent :[8]
Faire le doy, s’il le desservent.[9][10]
Et quant devers euls vueil aler,
Telement y vois par voler[11]
Qu’en une heure et en un moment
Vois tout par tout le firmament,[12]
Pour reconforter mes amis
Qui en moy tous leurs cuers ont mis.[13]
Or t’ay de mes eles compté
Le pooir et la vérité.
Mais de ces nobles damoisiaus
Qui jouent parmi ces praiaus,[14]
Et de ces damoiselles gentes
Qui mettent toutes leur ententes[15]
A moy honnourer et servir
Te vueil je les noms descouvrir,[16]