Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/237

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100A souffrir, et qui plus me grieve,[1]
C’est rendre a Dieu po reverence,
Et ce qu’en riens n’a ordenance,[2]
Et qu’au jour d’ui chascuns se pere[3]
104De ce qu’on claimme vitupere.
Pour c’en moy, plus que dire n’ose,[4]
Estoit merencolie enclose.
Car qui le sceüst a demi,
108Assez meins en tenist de mi.

Et pour ce que merencolie[5]
Esteint toute pensée lie,
Et aussi que je bien vëoie
112Que mettre conseil n’i pooie,
Et que, s’on sceüst mon muser,[6]
On ne s’en feïst que ruser,[7]
Laissay le merencolier
116Et pris ailleurs a colier,
En pensant que s’a Dieu plaisoit
Qui pour le milleur le faisoit.
Si cheï en autre pensée,
120Pour ce que folie esprouvée
Est en tout homme qui se duet
De chose qu’amender ne puet ;
Et me pensai que, se li temps
124Estoit encor pires dis tans,[8]
Voire cent fois, voire cent mil,
N’i a il conseil si soutil[9]
Comme de tout laissier ester,[10]
128Puis qu’on ne le puet contrester,
Et de faire selonc le sage

  1. A mest grieue
  2. D ordrenance
  3. D Car au jour
  4. ME plus dire
  5. que manque dans E
  6. E moy muser
  7. D se
  8. AB encore; E encores ; D pires encores ; A .x. temps
  9. il manque dans D
  10. E du tout.