Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/298

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Qu’einc puis ne s’en pot soustenir,[1]
1888Ne des mains nulle riens tenir ;
Et n’ot einc puis tant de victoire[2]
Qu’elle peüst mengier ne boire.
Fusicien furent mandé,[3]
1892Et la leur fu il demandé
S’elle averoit de la mort garde.
Et que chascuns y prenist garde,
S’on li porroit donner santé,
1896Et qu’il demandassent planté
Hardiement de leur avoir,
Tant comme il en vorront avoir.[4]
Et il en peinne s’en meïrent[5]
1900Et moult volentiers le feïrent[6]
Pour trouver son aligement,
S’il peüssent, diligenment.
Premiers, s’orine resgarderent,[7]
1904Et puis après si la tasterent ;
Li uns après l’autre tastoient
Partout ou taster la devoient,
Les piez, le pous, et puis les temples ;[8]
1908Et puis si moustroient exemples[9]
Des cures qu’il avoient faites
En pluseurs lieus et bien parfaites.
Et que plus d’exemples moustroient,
1912De tant plus esbahi estoient.
L’orine la jugoit haitie,[10]
Et li tasters ne jugoit mie
Cause froide, ne de chalour,
1916En quoy il prenissent coulour[11]

  1. D Que puis ; FMBE Queins ; FDE se
  2. FMBE eins ; D depuis
  3. FB Fisicien
  4. FM com ; E il len ; FMBE vorroient
  5. MBDE se
  6. D Et mout tresuolentiers le firent
  7. DE Premier
  8. E les pous ; D poins
  9. AB li ; D monstrerent
  10. A jugent ; D la monstroit haitiee
  11. D poyssent.