D’où ne de quoy cils maus venoit,[1]
Ne quel remede y couvenoit,[2]
Pour li un po assouagier
Ou dou tout ses maus aligier,
Fors tant que li uns s’avisa[3]
Et sagement le devisa :
« Signeurs, j’ay veü en s’orine
Einssi comme un po de racine[4]
Qu’elle est en l’esperit troublée.
Or nous est la science emblée[5]
De ce point, s’on ne s’en avise.
Et nous savons une devise
Que li bons philosophes dist ;
Il afferme, et je croy son dit,[6]
Que les maladies quelconques —[7]
Et qu’autrement il n’avint onques —[8]
Sont curées par leur contraire.[9]
Or ne pöons a ce point traire
De ceste maladie ci
Tant seulement que par un si.
Car si hastives maladies
Puelent venir de deus parties :[10]
C’est assavoir, se Dieus me voie,
De grant dueil ou de trop grant joie.
Et cause de joie desire
Qu’on la courresse et qu’on l’aïre,[11]
Et celle de dueil autrement :[12]
Faire couvenra liement,
Present li, ce qu’elle vorra
Et quanqu’elle commandera,
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