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Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/331

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Encor vueil d’un autre compter,
Se vous me volez escouter.

« Une dame sans villenie
2852D’un chevalier estoit amie,
Si li donna un anelet
Trop gent[1] (ne fu villein[2] ne let),
Par[3] si[4] qu’adès le porteroit
2856Et que jamais ne l’osteroit
De son doy, s’elle ne l’ostoit.[5]
Et li chevaliers, qui estoit[6]
Tous siens, bonnement li promist,
2860Et la dame en son doy le[7] mist.[8]
Or avint qu’elle avoit mari
Qui ot le cuer triste et mari;
Car l’anel a recongnëu
2864Pour ce qu’autre fois l’ot vëu.
Si l’ala tantost demander
A la dame et li comander
Qu’elle li baille en la place
2868Seur peinne de perdre sa grace.
La dame dist qu’elle l’avoit,
Mais ou, pas bien ne le[9] savoit.[10]
Si fist samblant de l’aler querre
2872Et, en deffermant une serre,
Comme dame avisée[11] et sage,
Dist a un sien privé message :
« Va sans arrest a mon ami
2876Et si li di que mal pour mi[12],
Se mon anel ne me renvoie.
Et ne demeure pas seur voie.

  1. M Tresgent ; FE gens
  2. F villains
  3. F Pour ; E Pour ce
  4. D si si
  5. manque das D
  6. manque dans D
  7. E li
  8. manque dans D
  9. le manque dans BDE
  10. D Mis et ou pas ne sauoit
  11. M auise
  12. D pour lui