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Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/332

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Car mon signeur le vuet avoir,
2880Sans nul essoinne recevoir.
Di li bien qu’il n’en faille mie ;
Car s’il en faut, je sui honnie
Et en péril de perdre honneur
2884Et la grace de mon signeur. »
Li messages n’atendi pas,
Eins s’en ala plus que le pas
Au chevalier et tout[1] li conte
2888Ce que devant ay dit en conte.
Quant li chevaliers l’entendi,
A po li cuers ne li fendi,
Car[2] il ot päour que sa dame
2892Honte pour li n’eüst ou blasme.
Si dist : « Amis, foy que li doy[3],
Avuec l’anel[4] ara[5] mon doy,
Car ja par moy n’en partira. »
2896Si que lors un coutel[6] tira,
Son doy copa et li tramist
Aveques l’anel[7] qu’elle y mist.
Puet[8] on faire plus loiaument
2900Riens, ne plus amoureusement ?
Certes, nennil ! Ce m’est avis.
Car trop fu loiaus ses amis.
Si que bien oseroie attendre
2904Vray jugement, sans plus contendre[9],
Qu’on les[10] doit plus auctorisier[11]
Et en tous estas plus prisier
Que les dames, de qui parole
2908Tenez que je tien a frivole,
Qu’on dit – et vous le savez bien –

  1. M tost
  2. D Quer
  3. M que ie doy
  4. A A. sanel
  5. E aras
  6. A coustel
  7. l’anel manque dans M
  8. D Peust
  9. MD attendre
  10. E li
  11. A auctoriser ; D attoriser