nous a été donnée en 1803 par Toussaint Guiraudet, a reconnu qu’elles n’approchent point de la fidélité de celle-ci, qui lui semble presque avoir été faite sous les regards de Machiavel, et comme sous sa dictée. Dans un auteur aussi profond, tout étoit à recueillir, et rien ne devoit être négligé. Il n’y a pas chez lui, pour ainsi dire, une demi-pensée et une teinte de style qu’on ne doive connoître, parce que la disposition, le tour même de ses phrases, équivalent à des sentences, et sont nécessaires pour la parfaite connaissance de ses intentions. Il ne pouvoit être peint fidèlement, qu’autant qu’il le seroit dans ses traits les plus déliés, les plus imperceptibles, et avec une servilité minutieuse. Or, il l’est ici de cette manière ; et le vrai penseur y trouve de quoi se satisfaire complètement, sans que les lecteurs, exigeans en fait de style, y rencontrent rien qui puisse leur déplaire.
Les deux traductions antérieures ne sont, au contraire, que des versions libres ; c’est-à-dire, en pareille matière, des versions lâches et dépourvues de cette profondeur et de cette portion d’énergie qui résulte de la