Page:Mackintosh, Apologie de la Révolution française, 1792.djvu/156

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La liberté de l’Amérique fut achetée par des maux encore plus grands. Les auteurs de la révolution ont dû les prévoir, parce qu’ils n’étoient pas dépourvus de moyens, mais au contraire prêts à y faire face au moment où l’orage creva sur leurs têtes. Leur cas est parfaitement semblable à celui de la France, et peut servir de réponse aux argumens les plus triomphans de M. Burke. Ils jouissoient de quelque liberté que leurs oppresseurs n’attaquoient pas. L’objet de leur résistance fut accordé dans les progrès de la guerre. — Mais, semblables à la France, après les concessions de son roi, ils refuserent d’accepter une liberté imparfaite, lorsqu’il étoit en leur pouvoir d’en obtenir une plus parfaite. Ils poursuivirent ce que M. Burke, quels qu’aient alors été ses sentimens, doit, selon son présent systeme, réprouver, comme un bien spéculatif et chimérique. Ils chercherent leur favorite

    héréditaire (au lieu que la révolution française, comme l’a fort bien dit l’évêque d’Autun, est « le premier combat qui se soit jamais livré entre tous les principes et toutes les erreurs ». ( — Adresse aux Français, 11 février 1790.)