reçue des invectives rebutantes et fanatiques de M. Burke. Ces deux grands hommes n’auroient pas été amis de la révolution ; mais il n’auroit pas été difficile de faire la distinction de la fureur sans déguisement d’un avocat éloquent, et de la partialité bien dissimulée d’un juge philosophe. Telle seroit probablement la différence entre M. Hume et M. Burke, s’ils écrivoient tous deux sur la révolution française. Les passions du dernier ne seroient sensibles qu’aux excès qui l’ont déshonorée ; mais la philosophie du premier lui apprendroit que les sentimens des hommes, élevés par de pareils événemens au-dessus des situations ordinaires, deviennent la source de crimes et d’un héroïsme inconnus dans les affaires ordinaires des nations ; que de telles périodes nous fournissent de fréquens exemples de ces vertus sublimes et de ces crimes éclatans, qui agitent et intéressent avec tant de force le cœur de l’homme.