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la grâce et la miséricorde du Berger. Nous pouvons, il est vrai, demander ce qui pouvait attirer le cœur de Jésus vers des êtres tels que nous ; oui, nous pouvons le demander, mais l’éternité seule répondra pleinement à cette question. Nous aurions pu demander au Berger de cette parabole, pourquoi il s’occupait d’une pauvre brebis perdue plutôt que des quatre vingt-dix-neuf autres qui n’étaient pas perdues. Quelle aurait été sa réponse ? — « La brebis perdue est celle que je veux, c’est elle qui a du prix pour moi, et il faut que je la trouve. » Il en était de même du Marchand de la parabole, qui, sans doute, est encore Jésus lui-même. Lui seul pouvait discerner, caché dans les entrailles de la terre, un objet de la plus grande valeur pour lui. Jésus seul pouvait voir dans un pécheur perdu, condamné, ruiné, un être pour le salut duquel il jugea convenable de quitter le trône radieux de son Père.

C’est un mystère bien étonnant que celui de l’amour de Christ pour l’Église ; ce sera même un sujet d’étonnement pour les anges et les saints, pendant toute l’éternité. Mais si nous ne pouvons jamais ni résoudre le profond mystère ni sonder les profondeurs de cet amour rédempteur, combien n’est-il pas doux pour l’âme du pauvre pécheur travaillé, de savoir qu’elle est elle-même l’objet d’un tel amour ! Oui, c’est là une chose douce et réjouissante, en même temps que c’est le seul vrai fondement de la sainteté réelle, et de la consécration du cœur à Dieu. « Nous l’aimons parce que il nous a aimés le premier. » C’est à Dieu qu’appartient la première place dans la rédemption, son Esprit éternel en avait conçu tout le plan ; elle est émanée de lui pour venir à nous. La pauvre et simple brebis égarée n’eût jamais pu imaginer un